Il fait doux ce matin 7h à Kungding. Les chinois font leur gym au ralenti sur la place de la ville et le marché s'installe dans une rue.
Je prends le bus qui s'élève vers les 3000m, vers le lac Mugecuo, par un chemin de terre si étroit, si défoncé, où normalement aucun bus ne devrait s'aventurer. Quand il traverse un torrent, les passagers se mettent à applaudir dès que les roues ont retrouvé la terre ferme. Ensuite on se rend compte qu'il y avait juste à côté un chemin pour éviter de rouler dans la rivière. La route monte en lacets puis atteind un barrage de péage car il faut évidemment payer pour voir ce lac. Durant le temps nécessaire à l'achat des billets, le chauffeur du bus examine son moteur et le refroidit à l'aide d'un seau d'eau froide qu'il prend dans un petit ruisseau. On reste coincés devant la barrière, le bus a encore un problème. Le chauffeur ouvre sa caisse à outils et bricole son moteur. Il arrive à redémarrer et on continue. On monte un peu. A 3200m de la fumée sort de sous les fauteuils de devant, le moteur s'arrête. On reste plantés sur cette montée. On bloque la petite route. Juste derrière nous un autre bus voudrait passer, mais c'est impossible, la route n'est pas assez large. Le chauffeur et le guide sont dehors et discutent ça a l'air grave. Je jète un coup d'oeil sur le tableau de bord. Au compteur, le premier chiffre est à zéro, le bus a dû rouler plus d'un myon de kms. Le verdict tombe. C'est officiel, le bus est mort. Tout le monde descend. On est sur le bord de la route, assis sur des cailloux et on attend le passage d'un autre bus. Il est 11h, le ciel s'éclaircit, le soleil brille et nous réchauffe. Le chauffeur arrive à démarrer son bus et effectue un demi-tour. Le guide essaie de discuter avec le chauffeur d'un bus qui arrive mais celui-ci n'emportera aucun passager à destination, pour une raison financière. Le guide va descendre en ville et espère trouver un bus vers 15h. Je laisse le groupe qui ne se décide pas à marcher et je continue à pieds jusqu'au grand lac.
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